Instigatrice de changement, Taylor McPherson aplanit les obstacles et encourage l’autonomisation des jeunes athlètes. Fière Micmaque et membre de la Première Nation Miawpukek, elle s’est taillé une place dans le monde de la lutte en tant qu’athlète d’abord, puis à titre d’entraîneuse et de directrice sportive respectée par la suite.
Originaire de Calgary, en Alberta, Taylor s’est lancée dans la lutte sous recommandation de son professeur de cinquième année. Elle est rapidement devenue avide de ce sport, trouvant du plaisir à montrer sa force et à prouver qu’elle pouvait relever n’importe quel défi.
« J’ai joint l’équipe de lutte en septième année, et à partir de ce moment décisif, je n’ai plus quitté le tapis, raconte-t-elle. J’ai adoré montrer que j’étais une petite fille forte et fougueuse, capable de battre les garçons et de parfois les jeter au sol, mais surtout prouver aux gens que je pouvais réussir tout ce qui me passait par la tête. »
« La lutte m’a vraiment aidée à repousser mes limites. J’y ai appris la résilience, la détermination, et toutes les compétences dont on a besoin dans la vraie vie. »
Taylor a remporté un titre national U SPORTS avec les Pandas de l’Université de l’Alberta et a représenté le Canada lors des Championnats du monde de lutte U23 en 2021 et 2022.
Elle a manqué de peu sa sélection pour Équipe Alberta aux Jeux du Canada de 2017 à Winnipeg, mais s’est reprise en participant aux Jeux de 2022 grâce au Programme d’apprentis entraîneurs autochtones. C’est la personne qui l’entraînait à l’université l’a encouragée à poser sa candidature, qui a marqué le début d’une carrière professionnelle fructueuse dans un rôle de soutien aux athlètes.
« Le programme m’a permis de tisser des liens avec l’ensemble de la communauté sportive, pas seulement avec celle de la lutte. En plus d’avoir la chance d’interagir avec des entraîneuses et entraîneurs des quatre coins du pays, j’ai pu prendre confiance et acquérir des compétences essentielles. Je n’ai pas senti cette pression de réussir à tout prix. Ça m’a permis de tranquillement trouver mes repères en tant qu’entraîneuse. »
L'opportunité de devenir entraîneure adjointe de l’équipe albertaine pour les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord 2023 s'est rapidement présentée en 2023. Cette expérience s’est avérée particulièrement précieuse, car elle lui a permis d’affirmer son identité autochtone et sa passion pour le sport.
« C’est honnêtement l’une des expériences les plus extraordinaires que j’aie jamais vécues, car il était très important pour nous, en tant qu’équipe féminine, de faire une cérémonie de purification par la fumée avant d’affronter nos adversaires sur le tapis, et d’incorporer cette pratique culturelle et nos prières à notre routine. Même nos maillots de lutte arboraient des éléments autochtones. Je pense que c’est très important pour les jeunes et les entraîneuses et entraîneurs issus de communautés autochtones, de même que pour l’ensemble des athlètes, de retrouver un peu d’eux-mêmes dans le sport. Je ne m’étais jamais sentie aussi représentée dans mon parcours! »
En 2025, Taylor reviendra aux Jeux du Canada en tant qu’entraîneuse-chef d’Équipe Alberta en lutte féminine.
« Le fait de participer aux Jeux du Canada en tant qu’entraîneuse-chef, c’est gros. C’est toujours effrayant de plonger la tête première, mais pour moi c’est l’occasion d’être un modèle pour les jeunes filles. Je veux leur montrer qu’il y a de la beauté dans la force et qu’elles peuvent faire tout ce qu’elles veulent en y mettant du cœur. Je veux qu’elles réussissent et qu’elles s’amusent, mais surtout qu’elles tissent ces liens et fassent ces rencontres qui font du sport bien plus qu’une quête de titres et de médailles.
Vous reconnaîtrez peut-être Taylor parce qu’elle a remporté la dixième saison de l’émission The Amazing Race Canada, aux côtés de son amie et ancienne coéquipière de lutte, Katie Mulkay.
Lorsqu’elle n’est pas en train d’entraîner son équipe ou de participer à une émission de téléréalité, Taylor travaille avec l’Indigenous Sport Council of Alberta (ISCA), un témoignage de son engagement indéfectible envers sa communauté. Elle s’efforce de faciliter l’accès au sport et aux loisirs et d’inspirer les jeunes Autochtones à développer leur plein potentiel.
Taylor est également cofondatrice du Spiritual Holistic Exercise Den (SHED), un programme qui permet aux jeunes Autochtones de s’initier au sport et de participer à des formations sur le leadership. Elle espère faire de ce programme une initiative pancanadienne.
« C’est important d’être à la fois un modèle pour les femmes et les jeunes autochtones. La représentation est la clé. Quand j’étais jeune, je voyais très peu d’athlètes féminines autochtones dans le sport. Je veux donc continuer à être cet exemple à suivre pour les prochaines générations, qu’il s’agisse de filles, de garçons ou de jeunes Autochtones. »
« Le potentiel est énorme au sein de nos communautés, et nombreuses sont les personnes qui ont la capacité de pratiquer le sport de leur choix. Ce qui importe le plus, c’est de les aider à croire en elles. Il faut les encourager et fortifier leur confiance. »
La positivité et l’assurance permettent de déplacer des montagnes. Et la force, que Taylor incarne si bien entre autres choses, est une qualité admirable.