Athlète. Ambassadrice. Bénévole. Modèle. Chercheuse. Cindy Ouellet porte beaucoup de chapeaux. Mais dans tous ses rôles, le sport a toujours été une force motrice. Il l’a menée sur plusieurs chemins, dont un la ramène au bercail : aux Jeux du Canada.
« J’ai toujours été très active. Quand j’étais jeune, je faisais déjà beaucoup de ski alpin, et j’avais comme objectif de me rendre aux Jeux olympiques. À 12 ans, j’ai eu un diagnostic de cancer. J’ai continué le sport, mais dans la filière parasport. C’est ma physio qui m’a introduite à l’athlétisme et au basketball en fauteuil roulant. »
Si Cindy a pris part aux Jeux du Canada de 2005 en para-athlétisme, c’est toutefois sa deuxième participation, en 2007, qui a lancé sa carrière sportive en basketball en fauteuil roulant international.
« Il se joue du basketball de très haut niveau aux Jeux du Canada, et j’étais l’une des seules filles de l’équipe. J’y ai acquis beaucoup d’expérience et de maturité. Les Jeux ont été mon tremplin vers l’équipe canadienne. J’ai été sélectionnée immédiatement, la même année. »
La jeune athlète a été marquée par le caractère inclusif des Jeux, où les athlètes avec et sans handicap représentent ensemble leur province ou leur territoire et se soutiennent mutuellement en dehors de l’aire de compétition.
« C’était vraiment génial de faire partie de cette grande communauté. Je me rappelle d’avoir eu beaucoup de plaisir au Village avec d’anciens et futurs olympiens. Tout le monde était inclus. Il y a des endroits où les plus jeunes et les gens différents ou avec un handicap sont un peu mis de côté, mais pas aux Jeux. Aux Jeux, tout le monde forme une grande équipe. C’est vraiment plaisant. »
« C’est lorsque je suis allée aux Jeux du Canada et que j’ai vu d’autres jeunes personnes dans ma situation que j’ai compris que rien ne pourrait m’arrêter. »
« Les Jeux du Canada sont une expérience marquante pour quiconque y participe. L’inclusion y règne. On y crée des amitiés pour la vie. C’est une expérience vraiment mémorable. Pour ma part, ça fait déjà plus de 20 ans et je me rappelle des 30 dernières secondes de la finale comme si c’était hier. Les Jeux sont un tremplin vers un autre niveau, vers la possibilité de représenter le Canada sur la scène internationale. »
Aujourd’hui six fois paralympienne et championne du monde pour le Canada, Cindy sera de retour aux Jeux du Canada en 2027 à Québec. Elle est membre du conseil d’administration de la Société hôtesse 2027, et le fait d’accueillir la nation dans la ville où elle a grandi revêt une importance particulière.
« Pour moi, il est important d’assumer un véritable rôle administratif au sein du conseil d’administration, car j’y apporte le point de vue et l’idéologie d’une athlète. J’ai participé à deux éditions des Jeux du Canada. Je me souviens de ce qu’on y vivait, de ce qu’on y ressentait et de ce qu’on en aimait. Maintenant, grâce à mon expérience sportive des 20 dernières années au niveau international, je pense vraiment que je peux apporter une autre vision. »
« C’est certain que je vais encourager les athlètes. Je vais aller voir tous les sports. Je crois que j’aurai un regard un peu plus mature qu’avant. Je vais prendre le temps de profiter de tout ce qui entoure les Jeux. C’est incroyable. Québec est vraiment une ville de sport. »
Cindy a un plan : redonner à la prochaine génération sur le terrain de basketball comme en dehors.
« Ma plus grande motivation est d’aider les jeunes et de leur transmettre ma passion pour le sport. J’aime leur faire comprendre, et ressentir, que le sport est bon pour la santé et le bien-être. Que le sport est un moyen de nouer des amitiés et de créer des souvenirs. Grâce au sport, on peut faire le tour du monde et faire tellement de rencontres intéressantes. Éventuellement ça devient à notre tour de redonner à la prochaine génération. Pour moi, c’est une roue qui tourne, et c’est important d’être là pour les jeunes. »
Au-delà du basket et du bénévolat, Cindy est une musicienne accomplie, une doctorante en neurosciences et une fervente partisane de la création d’environnements inclusifs. En tant qu’ambassadrice de Sport'Aide, elle utilise son expérience personnelle pour dénoncer le harcèlement et encourager les jeunes à aller chercher de l’aide.
« J’ai été victime de brimades quand j’étais jeune à cause de ma situation, de mon fauteuil roulant, de mon cancer et de tout le reste, et je pense que cela n’a pas sa place dans le sport. »
Cindy vit selon la devise « Carpe Diem ». C’est un message de résilience qu’elle espère inculquer aux autres.
« Dans la vie, nous ne sommes pas limités par nos circonstances. Nous sommes qui nous voulons bien être. Chaque matin, nous avons la chance de commencer une nouvelle journée et de décider qui nous voulons être. »